Cette année l’AFU a décidé de dédier cette semaine de l’incontinence à la prise en charge de la personne âgée face à l’incontinence. L’information et l’incitation à la consultation est l’un des principaux objectifs de l’AFU durant cette semaine de la continence. La présentation des différents cas et des solutions associées a été mise en avant afin de montrer que des solutions efficaces et adaptées à chaque cas existent.
Dans nos habitudes quotidiennes, l’élimination des urines est fondamentale pour notre santé. Ces mictions comme on les nomme mettent en jeu des phénomènes complexes faisant intervenir les systèmes nerveux central et périphérique.
Les personnes âgées voient leurs systèmes nerveux et leurs tissus se dégrader avec le temps ce qui peut engendrer l’incontinence chez le sujet. Ce facteur de risques trouve son origine dans la perte de tonicité des fibres musculaires ce qui accroit les risques de fuites urinaires.
Pour des raisons liées à l’anatomie et la morphologie, les femmes sont sujettes à l’incontinence plus tôt que les hommes mais de façon général plus on vieillit et plus les risques d’incontinence sont grands. Les chiffres les plus récents nous indiquent que les fuites urinaires ou l’incontinence concernent aux alentours de 2 millions 600 mille personnes en France pour la tranche d’âge supérieur à 65 ans.
L’incontinence chez ses personnes âgées a un impact important sur la qualité de vie et son organisation. La vie sociale est fortement dégradée, par l’évitement des sorties trop longues, des situations à risques (toilettes trop éloignés), de la piscine, du théâtre etc…
Bien qu’il existe des solutions et une prise en charge par le corps médical de cette pathologie, un nombre important de sujets ne consulte pas pour des raisons variées. Parmi les raisons évoquées voici celles qui reviennent le plus souvent :
- la pudeur d’aller consulter mais également de faire état de l’avancement ce son âge.
- le fatalisme souvent chez les hommes qui intègrent comme inévitable le vieillissement de leur prostate et les conséquences associées.
Durant cette journée de l’incontinence, l’ensemble des intervenants ont insisté sur le fait que des prises en charges adaptées existaient et que sans consultation les troubles ne pouvaient que se dégrader. Cette dégradation pouvant conduire dans de nombreux cas à une désocialisation de la personne.
C’est pourquoi les urologues de l’AFU ont décidé cette année de consacrer cette Semaine Nationale de la Continence à la personne âgée et sa prise en charge par le corps médical.
Les différents débats ont eu pour objet d’inciter les familles et les personnes âgées concernées à consulter. Les tables rondes ont également mis l’accent sur le fait que des solutions efficaces et adaptées existent.
L’incontinence chez la personne âgée
Dans le cadre de la personne âgée incontinente, l’enjeu pour le médecin sera de bien identifier les causes réelles de l’incontinence chez le patient liées à son vieillissement. L’ensemble de la profession est unanime sur l’intérêt de bien évaluer le rapport bénéfice-risque notamment si le patient est fragile.
Bilan préliminaire pour orienter le patient vers la bonne prise en charge.
La première étape sera l’interrogatoire du patient afin de déterminer les origines de son incontinence. Cet interrogatoire peut être réalisé par un médecin généraliste.
Voici un type d’interrogatoire que peut mener un médecin généraliste dans le cadre de sa consultation.
- Depuis combien de temps datent les fuites urinaires
- Les jets d’urine sont-il normaux ?
- Combien de fois allez-vous aux toilettes par jour ?
- Est-ce que le patient se lève la nuit ?
- Le patient est-il constipé ? (la constipation chronique peut engendrer des fuites).
- Les fuites sont-elles de types fuites à l’effort ou fuites impérieuses ?
Au-delà de cet interrogatoire, le médecin va analyser, le cas échéant, le traitement du patient pour identifier si l’origine ou une aggravation réside dans la prise de médicament.
Au-delà de ce premier bilan, le médecin peut approfondir son analyse avec l’aide du gériatre ou du ré adaptateur. Les thèmes qui seront abordés sont l’autonomie, les difficultés à se rendre aux toilettes, les aidants etc…
L’examen clinique
A la suite de cet interrogatoire, le médecin va procéder à un examen clinique afin de déterminer le type d’incontinence. Typiquement, il pourra provoquer une fuite urinaire volontairement en demandant au patient de tousser. Le médecin pourra également lors de cet examen découvrir une prostate anormale chez l’homme ou un prolapsus chez la femme.
Des examens complémentaires pourront être mis en place avant de l’orienter vers les spécialistes que sont les urologues et les gériatres.
Conclusion
L’ensemble des ces tables ronde ont mis en évidence que le traitement de l’incontinence de la personne âgée doit impérativement prendre en compte l’âge de la personne mais surtout son état général et les pathologies potentielles qu’il développe.
Afin d’assurer la meilleure prise en charge du patient il sera important de réaliser un bilan de vie et urologique.
L’ensemble des décisions devront prendre en compte le bénéfice-risque chez le patient.
Les conclusions des débats nous montrent que l’objectif principal dans le cas de la personne âgée est de rétablir une qualité de vie nécessaire pour bien vieillir.
Enfin, il faudra retenir que plus l’incontinence chez la personne âgée est traitée tôt plus les solutions misent en place seront efficaces.
Source : AFU, 2ème semaine nationale de la continence urinaire
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 22/03/2011
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue