Si vous souffrez de fuites urinaires, votre médecin vous a peut-être proposé de remplir un questionnaire ? Sachez que cela fait partie du processus normal pour évaluer votre incontinence. Il existe différents tests, selon votre situation et votre sexe. Nous vous expliquons à quoi servent ces questionnaires et comment ils permettent d’affiner un diagnostic.
Comment votre médecin établit son diagnostic en cas de fuites urinaires
Lorsque vous expliquez à votre médecin que vous souffrez de fuites urinaires, son examen se fait en deux parties. Non seulement il effectue un examen clinique, mais il vous soumet également à un questionnaire. Celui-ci lui permet d’évaluer l’importance et le type de votre incontinence, et donc d’établir un diagnostic plus précis.
1. Comment évaluer votre comportement urinaire grâce à un questionnaire
Le recours à des questionnaires préétablis permet une standardisation de l’interrogatoire auquel sont soumis les patients en première instance.
Souvent, pour comprendre la nature de vos troubles, votre médecin vous demande de remplir un catalogue mictionnel. Il s’étale généralement sur 3 à 4 jours pendant lesquels vous ne modifiez aucune de vos habitudes. Vous y notez l’heure et la quantité de chaque miction, ainsi que les survenues de fuites urinaires et leurs circonstances.
Le Questionnaire de symptômes urinaires (aussi appelé USP) se rapproche du catalogue mictionnel, mais il est rétrospectif. Il porte donc sur le mois précédent. Il permet au médecin de déterminer le type d’incontinence dont vous souffrez. Le questionnaire peut ainsi révéler une incontinence d’effort, une dysurie ou une hyperactivité vésicale.
2. IPSS : le questionnaire réservé aux hommes souffrant d’incontinence
L’IPSS (ou International Prostate Symptom Score) est un auto-questionnaire destiné aux hommes. Il permet d’évaluer les troubles de la miction liés à une hypertrophie de la prostate ou autre pathologie prostatique. Ses questions portent à la fois sur les fuites et les mictions habituelles, mais aussi sur la qualité de vie en fonction des symptômes vécus.
Grâce à ce test, votre médecin peut dépister une incontinence urinaire, son niveau de gravité ou son évolution. Le score obtenu joue également dans la décision de recourir à une opération chirurgicale.
3. Mesurez l’impact qu’a l’incontinence sur votre vie
Les troubles de la miction ont souvent des conséquences importantes sur la vie personnelle et sociale de ceux qui en souffrent. Dans le but de repérer et de prévenir la détérioration de la qualité de vie des patients, plusieurs questionnaires ont été conçus.
Le questionnaire Ditrovie vise avant tout les problèmes urinaires irritatifs : l’incontinence par impériosité notamment. Il évalue les résonnances de vos troubles sur vos activités, votre sommeil ou encore votre moral.
Contilife est un test conçu pour les femmes, qu’il s’agisse d’urgenturie ou d’incontinence urinaire d’effort. Les questions se concentrent les circonstances d’apparition des fuites urinaires, et surtout sur le ressenti de la patiente à ce moment-là. Il évalue également sa qualité de vie en général.
Si Contilife s’intéresse rapidement aux impacts de l’incontinence sur la vie sexuelle des patientes, le PISQ (pour Pelvic Organ Prolapse/Urinary Incontinence Sexual Questionnaire) se focalise sur ce sujet. Il évalue les conséquences d’un prolapsus (ou descente d’organe) sur l’intimité des femmes et leurs ressentis émotionnels sur ce sujet.
Comment ce type d’évaluation aide votre médecin dans son diagnostic ?
Ces questionnaires validés permettent de transformer le vécu des patients en des mesures les plus objectives possible. Ils sont d’autant plus importants que l’incontinence urinaire demeure un sujet tabou qu’il est difficile d’aborder avec son médecin ou même avec ses proches.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 23/07/2018
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue